CES SOLUTIONS DONT ON SE PRIVE

deux personnes de dos assises à une table, sous un spot de lumière, devant trois personnes de face, assises à une autre table.

Repenser l’extrême pauvreté avec et à partir des personnes qui y sont confrontées.

Dans le cadre de la consultation de la Ville de Montréal sur l’itinérance et la cohabitation sociale, le Mouvement ATD Quart Monde a présenté un mémoire. Nous avons abordé le sujet avec l’angle de l’extrême pauvreté, car, dès les débuts du Mouvement, les personnes en situation de pauvreté, le fondateur Joseph Wresinski et les volontaires ont « défini l’extrême pauvreté comme le cumul, dans plusieurs domaines de l’existence, de l’absence des sécurités qui permettent d’assumer ses obligations professionnelles, familiales et sociales, de jouir des droits fondamentaux et de pouvoir reconquérir ces droits par soi-même.

L’impossibilité de se loger, le déni des droits les plus fondamentaux, l’absence de choix de vivre ailleurs que dans la rue ne devraient pas se limiter aux manifestations les plus visibles qui en oublient et occultent les causes profondes. C’est sous l’angle du combat pour mettre fin à l’extrême pauvreté que ce mémoire propose d’aborder la question de l’itinérance et de la cohabitation sociale à Montréal. » (page 3 de notre mémoire)

Micheline Ciarlo et Francisco Quiazua ont obtenu une audience et on pu présenter notre mémoire et nos recommandations. Vous pouvez visionner l’audience, et plus bas, lire notre mémoire.

Nos recommandations sont:

1) Provoquer la rencontre entre personnes de milieux différents
• Mieux financer les projets de participation citoyenne et d’éducation populaire qui priorisent l’implication des personnes en situations d’extrême pauvreté,
• Encourager le développement des lieux de dialogue dans les écoles, les quartiers, les institutions, et s’assurer de leur capacité à faire une place à tout le monde.
2) Dialoguer pour mieux se comprendre
• Interroger nos pratiques et nos politiques à partir du savoir d’expérience de la pauvreté,
• Impliquer des personnes qui ont l’expérience de la pauvreté dans la formation des professionnels,
• Encourager et soutenir la création de lieux de réflexion et de décision qui impliquent des personnes en situation d’extrême pauvreté, dans les institutions, les universités et les lieux de décision.
3) Combattre les préjugés et la discrimination
• Mener une vaste campagne de lutte contre les préjugés envers les personnes en situation d’extrême pauvreté dans les écoles, les institutions, et auprès de l’opinion publique. Impliquer des personnes qui sont touchées par ces préjugés dans l’élaboration d’outils dynamiques et interactifs
• Faire un état des lieux de la discrimination en raison de la condition sociale, pour mieux la combattre
• Penser les lois et les programmes à partir de leur impact sur les personnes les plus vulnérables, et non à partir d’idées fausses largement répandues dans l’opinion publique.