Les pauvres ne veulent pas travailler – FAUX!
Trop d’idées fausses sur la pauvreté influencent négativement les personnes en position de pouvoir, celles qui conçoivent les programmes et mettent en place des services de lutte à la pauvreté. Cela fait en sorte que trop souvent ces actions ratent leur cible. Déjà les personnes manquent de revenu, mais elles souffrent en plus du jugement social qu’imposent ces idées fausses.
Nous voyons partout « nous embauchons », « postes vacants », pourquoi serait-il faux de dire que les pauvres ne veulent pas travailler? Les chiffres de l’Institut de la statistique du Québec1 nous aident à comprendre la réalité.
Sur 10 personnes en situation de pauvreté,
- 4 ont un emploi qui ne leur permet pas d’avoir des revenus suffisants pour vivre décemment (temps partiel, travail saisonnier, salaire minimum, etc.).
- 5 autres ne sont pas en situation de travailler, parce qu’elles sont retraitées ou parce qu’elles ont un handicap ou une maladie.
- 1 est exclue par le marché du travail (manque de formation, productivité insuffisante, horaire irrégulier, etc.).
Le monde du travail dans notre modèle obsédé par toujours plus d’efficacité et de productivité écarte de plus en plus de travailleuses et de travailleurs qui n’arrivent pas à suivre les cadences et les adaptations continues exigées.
Quand on dit »Les pauvres ne veulent pas travailler », on oublie aussi l’importance du travail dit « invisible ». On ne reconnaît pas socialement le travail non salarié que toutes les personnes accomplissent comme bénévoles, proches aidants, personnes au foyer. Cela représenterait selon Statistique Canada2 au moins 235 Milliards $/an, soit un tiers du PIB. Les personnes en situation de pauvreté, comme les autres, sont actives et participent à la création de la richesse dans notre pays.
Ces données nous amènent à changer notre regard sur la pauvreté et nos stratégies pour l’éliminer tout en respectant la dignité de ceux et celles qui la vivent.
En finir avec la pauvreté, c’est d’abord en finir avec les idées fausses
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Sources:
1- Institut de la statistique du Québec (2013), https://bdso.gouv.qc.ca/docs-ken/multimedia/PB01614FR_ProfilRevennuPersonne2013H000F00.pdf
2- Afeas, Le travail invisible, ça compte!, Montréal, Afeas, 2001, p.8 Cité dans Le travail invisible, ça compte ! Reconnaître le travail invisible des parents et des proches aidant.e.s, en l’évaluant et en l’intégrant au PIB canadien. https://afeas.qc.ca/wp-content/uploads/2021/02/le-travail-invisible-ca-compte-memoire-fevrier-2021.pdf, p.20.