Construire, réunir, susciter la joie

Cette année encore, et pour une 16e année de suite, le Festival des savoirs partagés a été accueilli dans le parc au coin des rues Joliette et Sainte-Catherine. Nous nous y sentons invités, car ce parc grouille de vie, d’enfants, d’amis et de familles toute l’année. Nous y sommes accueillis chaque semaine pour la Bibliothèque de rue, c’est pourquoi, nous ne sommes pas des hurluberlus qui débarquons de nulle part. Mais il reste que les gens n’ont pas attendu notre festival pour animer ce lieu. C’est pourquoi nous faisons de notre mieux pour que le festival existe avec eux, par eux et pour eux.

Nous avons été attentifs cette année à demander les semaines avant quels ateliers plairaient aux personnes, soit qu’elles les ont aimés dans le passé, soit qu’elles y prendraient plaisir pour une première fois. Puis, nous avons mobilisé des gens au plus proche du parc pour partager l’un ou l’autre de leur savoir. Ainsi, à l’atelier de jeux d’échecs, nous pouvons l’associer à un adolescent en particulier. Celui de la fabrication de bijoux, nous avions une maman qui nous en avait parlé. La réparation de vélo, un des ateliers les plus populaires, nous avait été demandé par plusieurs personnes de tous âges, sans compter que plusieurs y ont ajouté leurs propres talents.

En chiffre, le Festival a eu lieu 4 soirs, dont l’un sous la pluie. 24 ateliers ont partagé des savoirs et des habilités. Nous avons eu l’aide de 8 résidents des HLM Hochelaga pour l’organisation et l’animation d’atelier, c’est sans compter toutes les mains qui se sont ajoutées pour l’installation et le rangement. À elles toutes s’ajoutent : 8 organismes d’Hochelaga ont envoyé 15 animateurs et animatrices, 6 bénévoles, qui ont répondu à nos affiches, et 20 membres du Mouvement qui ont été actifs dans l’animation d’ateliers et en soutien.

Ce sont les personnes qui ont fait de cette édition une réussite. Notre petite équipe s’est bien activée, c’est certain, mais les gens d’Hochelaga qui nous accueillent ne se sont pas contentés d’être spectateurs et spectatrices.

Cette édition du festival illustre bien une des approches du Mouvement ATD Quart Monde pour lutter contre la pauvreté. Les personnes qui ont l’expérience de la pauvreté ont une participation à offrir à la société. Elles sont actrices et responsables de notre société. Elles l’ont démontré, quand les conditions sont présentes et la collaboration souhaitées, elles sont au rendez-vous. Le Mouvement ne se contente pas de 4 jours de festival, fort heureusement. Avec les personnes qui vivent la pauvreté, à l’exemple du festival, nous cognons aux portes de ceux et celles qui ont le pouvoir dans notre société afin de plaider contre la pauvreté. Aussi, lutter contre la pauvreté est une démarche qui construit, qui réunit et qui suscite la joie, ce festival le démontre. Ce n’est pas triste, c’est fort.

Je vous inviterais bien au prochain festival, mais nous avons un an de manière de lutter ensemble d’ici là. On se revoit avant un an j’espère! Rendez-vous à la Journée mondiale du refus de la misère, le 17 octobre prochain!