17 octobre ENSEMBLE

Célébration du 17 octobre, journée du refus de la misère à Farnham

Dans la photo ci-dessus : Quelques jours avant le 17 octobre, les tableaux électroniques de la ville de Farnham et celui de Cowansville ont annoncé la Journée mondiale du refus de la misère et le son des cloches qui aurait lieu pour souligner cette date. Retrouvez ici le compte-rendu des activités de l’organisme Action Plus Brome-Missisquoi.

La journée du 17 octobre a été officiellement reconnue par les Nations Unies en 1992. Depuis sa création, le 17 octobre est une journée où les personnes vivant dans l’extrême pauvreté peuvent s’exprimer ; avec elles, des citoyens solidaires et des organismes communautaires s’unissent et réfléchissent à la façon dont ils peuvent contribuer à l’éradication de l’extrême pauvreté. Chaque année, des cérémonies et d’autres rassemblements ont lieu dans le monde entier et au Québec.
Un aperçu de quelques moments forts .

Pour célébrer le 17 octobre à Montréal, plus d’une centaine de citoyens et citoyennes du quartier St Michel ont répondu à l’invitation du Centre éducatif communautaire René-Goupil de venir vivre un temps fort de rencontre, ponctué de témoignages et de réflexions sur la lutte à la pauvreté. Cet événement a rassemblé des participants aux activités de l’organisme, des résidents et des familles de tous âges et cultures, représentatifs de la diversité du quartier. Des militants, alliés et volontaires du Mouvement ATD Quart-Monde se sont joints à eux.

Plusieurs témoignages, d’ici et d’ailleurs, nous ont été partagés :
– du Congo, Papa Émile nous pose la question : 

« Peut-on réellement mettre fin à l’extrême pauvreté sans nous qui la vivons? »,

– des États-Unis, un témoin nous partage que

« quand tu es pauvre, ta vie c’est pas toi qui la choisis »,

– Mario Serrano et France Fournier, deux membres du Comité international du 17 octobre, ont livré ce message des plus important : dans la lutte à la pauvreté, s’organiser pour que les personnes en situation de pauvreté ait plus de revenus ne suffit pas.

Il faut aussi « reconnaître la dignité et les capacités des personnes. Une société qui ne les reconnaît pas s’appauvrit, car elle se prive de toute une richesse humaine. »,

– Une prise de parole forte de Brigitte Dubé a suscité l’intérêt de tous, et particulièrement de Magdalena qui souhaitait en apprendre plus sur le long parcours de Brigitte pour en arriver à dépasser son handicap, à retrouver son estime personnelle et à pouvoir oser prendre la parole.


Comité Refus de la misère 2018 de la table de Développement social Saint-Hubert (DSSH)

Témoignage de Marie, invitée par Danièle Auclair et le Comité Refus de la misère 2018 de la table de Développement social Saint-Hubert (DSSH), devant la dalle au Parc de la cité à Saint-Hubert.

« Ce qui fait le plus mal quand on est sur l’aide sociale, c’est le jugement, le rejet, la non compréhension . J’ai résisté au placement de mes enfants. C’est à la Banque alimentaire que j’ai vécu le pire moment de ma vie, car c’est se faire passer des tests, se faire déshabiller, s’humilier à demander.
J’ai appris beaucoup de choses de mon expérience , que j’essaye de transmettre autour de moi.

J’ai travaillé bénévolement pour les personnes itinérantes, tout en étant sur l’aide sociale.
Malgré tout, on est toujours vu comme fautif. Or nous sommes des héros, nous tenons toujours debout.
J’aimerais que le respect, l’écoute des plus pauvres, ça s’apprenne naturellement. D’avoir de la considération et de se parler.

Mes enfants ont vécu dans le silence. Ils ne parlaient pas de leur vie car ça ne se dit pas que son père est sur le BS (Bien-être Social). Mais depuis 10 ans, je prends la parole »

Danièle Auclair nous dit qu’un collectif d’organismes communautaires organisent un rassemblement autour de la dalle de Saint Hubert depuis 2003 ! « On ne peut pas arrêter de parler de personnes en situation de pauvreté dans un pays si riche. Il faut continuer à sensibiliser la population. Ne baissons pas les bras! Tant de personnes continuent de survivre avec des moyens minimes. Continuons à porter leur parole pour faire changer les choses ! »

Retrouver ici le texte de la Proclamation écrite en 2006 par Camil Bouchard, député de Vachon, à l’Assemblée Nationale. Ce texte a été élaboré en collaboration avec le comité Comité Refus de la misère 2018 de la table de Développement social Saint-Hubert.

Isabelle Champagne travaille à L’Écrit Tôt, centre d’alphabétisation populaire sur St Hubert. Cela fait 20 ans qu’elle travaille dans le domaine de l’Éducation populaire.
Elle est là avec son fils Zachary, 14 ans :
– Isabelle : « Comme maman, je propose à mon fils une action de conscientisation par an, cette année, on est venu à cette journée du Refus de la misère et de la pauvreté. Zachary aimerait rejoindre un groupe de jeunes qui agit contre la pauvreté , qui se rassemblerait régulièrement dans l’année ou durant l’été.

-Zachary: « Cet événement m’a appris beaucoup de choses . Dans la société on entend beaucoup de préjugés et ici, je vois qu’ils sont faux. Je vois qu’il y a beaucoup de gens qui sont prêts à se battre pour changer les choses. C’est ça qui est beau. Cela change ma vision des choses. »


souper communautaire à la ferme Berthe-Rousseau le 17 octobre journée mondiale du refus de la misère

À la ferme Berthe-Rousseau, une projection du film Joseph l’insoumis a eu lieu, ce qui à permis un beau moment de communion avant au tour d’un repas, puis il a pu être évoqué ce que ce film a suscité dans l’esprit de chacun.

Robert Lowe, un membre du mouvement, dira que le bénévolat dans différents organismes lui a permis de se sentir faire partie la société.

– Mathieu Lévesque, responsable à la Ferme, entame la discussion, il parle de l’importance, dans le film ainsi qu’à la ferme, de la valorisation par le travail individuel et collectif.
– Lynda Charbonneau, veilleuse de nuit à la ferme et qui y réside depuis plus d’un an, se rappelle lorsqu’elle travaillait aux aides sociales, du pas difficile à faire pour les gens qui n’osent pas faire part de leurs détresse.
– Ambre, visiteuse qui aimerait venir y résider prochainement, souligne l’importance de l’aide extérieure pour pouvoir trouver son propre leadership.
– Une travailleuse sociale dans une paroisse de la région nous soulignera que le père Joseph était aussi bien proche humainement et physiquement des gens, que dans l’action politique au plus hautes sphères.

– Frédéric Mailhot, un membre d’ATD Quart Monde, indique l’importance d’être solidaire à tous les niveaux de la société.