S’engager pour l’avenir de nos jeunes

Comme beaucoup d’autres, j’ai été triste d’apprendre il y a quelques jours l’adoption du projet de Loi 70. Cette Loi ouvre la porte à des sanctions financières pour des prestataires de l’aide sociale qui ne parviendraient pas à suivre des programmes de retour à l’emploi.
Alors que certaines personnes vivent déjà avec moins de la moitié du minimum nécessaire pour couvrir les besoins de base, le projet de loi prévoit de diminuer les prestations jusqu’à 399$ par mois. Cette mesure me met en colère. Elle est injuste et contre-productive, car elle s’appuie sur des idées fausses et porte atteinte à la dignité des personnes dont la vie est déjà très dure.
J’en discutais justement avec Danielle, résidente des habitations HLM Hochelaga, qui m’a aussitôt parlé de ses deux petits fils, de 18 et 20 ans. Tous deux ont lâché l’école avant leur 5e secondaire, ils vivent chez leurs parents, se couchent et se lèvent tard, et selon Danielle, ne font pas grand-chose de leurs journées. Danielle est triste de les voir aller ainsi.
Elle aimerait que cette Loi puisse leur donner le goût de se remettre en route. Mais elle le dit bien : « ce qui leur manque surtout, ce sont des possibilités d’apprendre un métier qu’ils aiment ». C’est un cri du cœur que cette grand-mère nous livre : quel gâchis, quel scandale de voir des jeunes abandonnés, sans occupation ni projet !
Au Québec, près d’un jeune sur cinq quitte l’école sans diplôme ni qualification. Et chaque année, il y a 10 000 demandes d’aide sociale. Le gouvernement se désengage de ses responsabilités en mettant en place des mesures punitives, alors que ces jeunes ont déjà été tellement sanctionnés par la vie. Et si au contraire, on redoublait d’efforts pour faire de l’avenir de nos jeunes une priorité nationale ?