Comprendre l’accueil des réfugiés syriens
Le 5 février dernier, ATD Quart Monde tenait son Université populaire. Le sujet abordé était l’accueil des réfugiés syriens. Nos invités, Marie-Josée Duplessis et Léo Cardoso, travaillent pour l’organisme d’accueil des nouveaux arrivants ALPA.
C’est une rencontre où les participants ont pu exprimer leur peur, leur doute et aussi s’interroger, chercher à comprendre. Nous avons senti que certains participants n’étaient pas d’accord pour les accueillir ici, d’autres avaient beaucoup de questions à poser, d’autres encore avaient peur.
Quelques échos de la part des participants :
« On dirait que c’est toujours les petits peuples qui sont touchés. Les gens en moyen viennent à bout de se déplacer vers d’autres pays, ou sinon dans des endroits où que ce n’est pas touché à l’intérieur du même pays. Ça, je trouve ça épouvantable. »
« J’ai trouvé la soirée très intéressante et avec beaucoup d’informations. Je réalise que je lis pas assez les journaux et que j’ai juste des brides d’informations. »
« Il faut leur laisser une chance. Au début, je me disais : » pourquoi ils viennent dans notre pays? » Mais si on avait la guerre, on aimerait ça qu’ils nous fassent venir chez eux ! Avant la soirée, je n’en savais pas beaucoup sur le sujet. Sur Facebook, on parlait d’un réfugié qui dénigrait le logement qu’on lui avait proposé. J’ai réagi en disant : » prend ce que tu as, accepte le logement comme il est ! » Avant, je ne savais pas, mais maintenant, je ne dirais plus ça ! ».
Quelques chiffres donné par nos invités sur l’accueil des réfugiés syriens :
- Comment sont-ils sélectionnés ?
En tout, le Québec devrait accueillir 7000 réfugiés syriens.Tous sont inscrits sur les listes de l’ONU, qui vérifie leur situation et leurs antécédents. Leur dossier est ensuite étudié par le Canada, qui procède à nouveau à des vérifications. Ce n’est au terme de ces deux vérifications que les personnes et les familles obtiennent l’autorisation de venir au Canada.
- Comment sont-ils soutenus ?
Depuis quelques mois, 3000 personnes sont arrivées au Québec. La grande majorité d’entre elles sont parrainées par leur famille ou leur communauté, qui doit rassembler environ 30 000 $ pour prendre en charge l’ensemble des coûts de leur accueil pendant la première année (voyage, logement, revenus…). Seules 200 personnes sont parrainées par le gouvernement. Celles-ci ont accès à l’aide sociale mais n’ont pas d’aide financière supplémentaire, et sont soutenues pour trouver un logement et un emploi.