Le troisième Plan de lutte à la pauvreté du Gouvernement a pour ambition de sortir 100 000 personnes de la pauvreté. Et pour les autres ? Les laisserons-nous dans la pauvreté sans agir ?
Un membre du Mouvement commentait : « Le Plan aborde la lutte à la pauvreté sous de nombreux aspects, mais il reste fondé sur une approche essentiellement économique, qui tend à diviser les pauvres selon le critère du mérite. »

Comme nous l’avions souligné dans le mémoire déposé auprès du Ministère en préparation de ce Plan d’action comme beaucoup d’autres groupes communautaires l’ont soulignés également, il est important de ne pas morceler les besoins des personnes, mais de considérer les gens dans leur globalité, non à travers leurs manques, mais d’abord à travers leurs aspirations et leurs forces.

Malheureusement, le Gouvernement n’en a pas tenu compte. De plus, quand on parle de lutte à la pauvreté, trop souvent seuls les besoins primaires des personnes vivant la pauvreté semblent vitaux. Je pense à Sylvie qui a 26 ans et a vécu 4 ans dans la rue. Elle a une maladie dégénérative. Son ami Alex a fait en sorte qu’elle aille à l’école. « Même si elle n’avait pas de quoi se loger, elle avait besoin de continuer à apprendre et à être stimulée pour se raccrocher à quelque chose » nous disait-elle. Sylvie n’avait pas seulement besoin que d’un toit, elle avait aussi besoin d’envisager l’avenir.

Afin que la voix et la pensée des plus pauvres soient prises en compte, ATD Quart Monde a entrepris une nouvelle recherche participative. Elle se fonde sur la méthode du Croisement des savoirs entre des personnes en situation de pauvreté, des universitaires et des praticiens, sur le thème : « Déterminer les dimensions de la pauvreté et leurs mesures avec les premiers concernés. »
Nous savons que les mesures efficaces de lutte à la pauvreté sont celles qui se fondent sur le savoir de tous.

Pour télécharger notre mémoire en pdf : mémoire Plan Lutte Pauvrete