La mobilité

Les Universités populaires Quart Monde 2019-2020

Les trois Universités populaires Quart Monde (UPQM) de la saison 2019-2020 ont porté sur la mobilité. Nous aurions pu nous demander ce que le Mouvement ATD Quart Monde pouvait avoir à dire sur ce sujet qui semble si éloigné des enjeux de grande pauvreté? Non seulement les personnes en situation de pauvreté avaient des choses à dire, mais elles en avaient à dire pour 3 rencontres! La première UPQM était sur le transport en général, la seconde sur l’inclusion et la troisième a été réorientée vers l’immobilité alors que nous étions tous confinés.

Le choix du thème avait été provoqué par une invitation à un sommet international sur la mobilité. Un leader d’une compagnie internationale reconnaissait que son entreprise ne s’était jamais soucié de tenir compte du savoir des personnes en situation de pauvreté. Il avait entendu un volontaire d’ATD Quart Monde parler de la nécessité pour toute la société de se construire avec le savoir et l’expérience des plus pauvres. Il a appelé à la maison Quart Monde à Montréal, parce que ce sommet se tient chaque année, de ce côté du globe, au Québec. En septembre 2019, Daniel, responsable du Mouvement, a perçu l’opportunité de permettre aux personnes en situation de pauvreté d’exprimer leur savoir d’expérience auprès de décideurs publics et privés. La participation au sommet n’était pas certaine, mais il valait la peine de se préparer et d’exprimer son savoir sur la mobilité. Le sommet de 2020 a été annulé – covid oblige!

Le transport, c’est un droit essentiel, c’est un droit transversal dans le sens que ça nous permet de réaliser nos autres droits : aller à l’école, à l’hôpital, pour la santé, voir le médecin, travailler, les loisirs, pouvoir manger, faire l’épicerie, et si on n’a pas le transport, les autres droits deviennent inaccessibles si on ne peut pas se déplacer”.

Lors de l’UPQM sur le transport (voir article du site), il est fortement ressorti que le transport, la mobilité, est un droit transversal qui permet de réaliser ses autres droits. Ainsi, si les décisions d’aménagement de la ville et du transport étaient réfléchies et appliquées en considérant la mobilité comme un droit et non comme un service, toute la population serait mieux desservie.

C’est ainsi que la seconde UPQM a été orientée sur l’inclusion. Dans un premier temps, nous avons fait émerger l’expérience des personnes en situation de pauvreté sur leur inclusion dans les transports en commun. Dans un deuxième temps, nous avons distingué le besoin d’inclure les personnes en situation de pauvreté dans les cercles de décisions sur la mobilité.

La troisième UPQM a été réorientée par le confinement dû à la première vague de covid-19. C’est alors que nous avons adapté notre format pour poursuivre nos réunions par téléphone. Nos participants vivaient ce que Marie avait dit lors de la 1ere UPQM :

Sans transport, on n’est pas grand-chose, on est pris en otage, on est renfermés dans la maison, entre les quatre murs, puis y a pas grand-chose qu’on puisse faire”

En janvier 2021, l’invitation pour le sommet est revenue. Cette fois, le sommet allait être virtuel. Et nous avions un an de réflexions sur le sujet. Au final, nous allions demeurer dans le champ d’expertise du Mouvement : la participation des personnes en situation de pauvreté aux décisions qui les concernent.

Lire article Croisement des savoirs.

Daniel Marineau