Tapori: La voix des enfants

Tapori a été de nombreuses choses à la fois au cours des dernières semaines. Tapori a d’abord été une initiative insensée à entreprendre en période de pandémie. Mais aujourd’hui en prenant un temps de recul, j’apprécie m’y être consacrée à fond. Un ami m’a dit qu’on ne pouvait pas forcer les enfants à changer, à devenir inclusif ou à prendre position sur un sujet complexe. Tout ce que je peux faire, c’est créer un environnement agréable et leur offrir mon soutien pour porter leur voix.

Le groupe Tapori de Montréal est encore tout nouveau, il n’a pas encore compté plus de trois enfants en même temps. Trois jeunes qui ont apporté leur personnalité aux activités. Je m’attendais à être surprise par eux, par leurs idées qui sortent de la norme. Et j’avais raison, mais pas sur ce que je pensais qui allait être affecté. Tous aiment les discussions que l’on aborde. Ils ont des idées sur la manière d’aborder les sujets et sur ce qu’il faut en faire ensuite. Ils s’impliquent tout autant que moi, et proposent des idées pour qu’elles aient un impact. Celle-ci veut montrer son montage photo à ses parents, celle-là aimerait qu’on réalise un film dans un futur proche, et ce dernier a proposé de relier les témoignages d’enfants du monde entier avec un maximum de sens.

La photographie a été l’un des meilleurs moyens de connecter ensemble, que ce soit par le photo-langage, le défi photos ou pour le plaisir de se prendre en photo pendant la collation. C’est toujours une belle occasion pour voir des sourires!

Jusqu’au 8 janvier, les jeunes et moi allons nous consacrer entièrement au Budget Participatif : Réalisons Montréal. J’ai été contente de la présence d’une jolie demoiselle prête à s’activer les méninges hier. Je ne savais pas comment ce projet d’envergure allait être reçu de la part des jeunes : allaient-ils montrer de l’ennui ou du désintéressement? Je m’y suis lancée avec conviction. Je la vois absorber la montagne de contraintes, de propositions, d’hypothèses avec une concentration silencieuse. À un moment donné, elle s’agite. D’un coup, elle n’est plus assise sur sa chaise à écouter. Elle est debout, le cerveau envolé à la dérive vers des idées toutes plus pertinentes les unes que les autres. En peu de temps, le tableau est rempli d’idées.

Avec un groupe pareil et qui peut encore s’agrandir, personne ne peut savoir quelle sera la suite. Alors je vais continuer à porter leurs voix sur les sujets qui nous intéressent : la paix et l’amitié. Et pourquoi pas sur l’actualité, comme la Commission Laurent qui les concerne directement : quelle place occupent-ils dans leur famille?

Marianne Marineau

Renseignez-vous sur Tapori International