VIDEO | Idée fausse no2 : « les pauvres sont des fraudeurs et des profiteurs »

Cette vidéo déconstruit en 1m30 un des préjugés les plus tenaces envers les personnes prestataires de l’aide sociale.

En finir avec la pauvreté, c’est d’abord en finir avec ces idées fausses qui stigmatisent les plus démunis et qui faussent les débats politiques.

Voir nos autres vidéos contre les idées fausses…

D’où viennent nos chiffres ?
L’aide sociale pour une personne seule sans contrainte reconnue à l’emploi, c’est seulement 616$/mois. Si on ajoute les crédits d’impôts de TPS et de solidarité, le revenu total est de 704$/mois. Il en faudrait plus du double pour subvenir aux besoins de base (se loger, se nourrir, se soigner…), soit1437$/mois. Ce montant s’appelle la mesure du panier de consommation. Il est calculé à partir des prix moyens des loyers, des aliments, du transport, … Avec cela, on ne se paie ni vacances, ni restaurant, ni cinéma ! En 10 ans, les personnes seules à l’aide sociale n’ont cessé de s’appauvrir, leurs revenus couvraient 60 % des besoins de base en 2000. En 2010, ils n’en couvrent que 49 %. Avec les maigres bonifications annoncées en 2013, ils recevront en 2017 52 % des besoins de base.
Pour en savoir plus sur la mesure du panier de consommation, consultez le rapport du Centre d’Étude sur la Pauvreté et l’Exclusion :  La pauvreté, les inégalités et l’exclusion sociale au Québec : État de situation 2013

Dans Hochelaga, on vit en moyenne jusqu’à 74 ans. À Ville Saint-Laurent, jusqu’à 85 ans. L’espérance de vie et la santé sont très dépendantes du niveau de vie des personnes. Vous pouvez trouver plus d’information dans le rapport du directeur de santé publique sur les inégalités sociales de santé 2011.

Le Ministère de l’Emploi et de la Solidarité Sociale publie des chiffres concernant la fraude à l’aide sociale. Seuls 3% de l’aide sociale est versée « en trop », et réclamée ensuite aux prestataires. Selon le ministère, il s’agit en majorité d’erreurs de bonne foi (changement de situation, mauvaise compréhension des formulaires, etc.). Au final, 0,8% des versements est du à des déclarations frauduleuses. Comparativement, ce taux est de 5% concernant l’évasion fiscale. Pour en savoir plus, consultez cet article du Devoir paru en septembre 2014, ou encore ce billet de l’Institut de Recherche et d’Informations Socio-économiques.

Le système d’aide sociale est rempli d’incohérences et pénalise les personnes prestataires. On ne peut recevoir l’aide sociale que quand on a touché le fond, dépensé ses économies et vendu sa maison. Le soutien financier de proches est entièrement déduit des montants versés. L’entraide entre co-locataires est pénalisée. Et le travail est rapidement imposé à 100 %. Au delà de 200$ de revenus de travail par mois, chaque dollar gagné par le travail est enlevé du chèque d’aide sociale.

Entre 2000 et 2010, les personnes seules à l’aide sociale se sont appauvries, leur revenus couvrant à peine 50 % des besoins de base. Au cours de ces 10 années, le nombre de personnes seules à l’aide sociale est resté le même. Durant la même période, le gouvernement a fait un effort pour aider les familles, et leurs revenus se sont maintenu au dessus de 80 % des besoins de base. Résultat, les familles, et notamment les familles monoparentales sont moins nombreuses sur l’aide sociale qu’elles ne l’étaient en 2000 (-46 % de prestataires pour les familles monoparentales). Tout ces chiffres proviennent d’une étude de  l’Institut de Recherche et d’Informations Socio-économiques : Les prestations d’aide sociale sont-elles trop généreuses?, d’octobre 2012.

Comment ont été réalisés nos outils contre les idées fausses sur la pauvreté ?
Plusieurs outils ont été réalisés dans le cadre de notre campagne contre les idées fausses sur la pauvreté : des fiches argumentaires, des affiches, un manuel de lutte aux préjugés, un quiz en ligne, et maintenant 3 capsules vidéo. Tous ces outils ont été conçus par un comité de travail composé de personnes en situation de pauvreté et de volontaires engagés avec le mouvement ATD Quart Monde. Tous les chiffres et arguments utilisés proviennent d’études universitaires et de statistiques gouvernementales fiables et sérieuses.

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Remerciements…

Merci à Seluna Fernandez pour le graphisme, pour son écoute et sa patience.

Merci à Serge-Yvan Bourque de nous avoir prêté sa voix (encore une richesse du travail non salarié !)

Et merci à tous les membres du comité loi d’avoir su tricoter leurs intelligences et leurs expériences de vie pour nous offrir de si beaux outils contre les préjugés.