Le 27 octobre dernier avait lieu une conférence-échange avec Bruno Tardieu, auteur du livre « Quand un peuple parle », à la librairie La Flèche rouge, située dans le quartier Hochelaga, à Montréal.
La Flèche rouge est un lieu fréquenté par des personnes très variées, dont certaines vivent à la rue. Pascale André, libraire-propriétaire, nous accueille en expliquant que cette librairie se veut comme un espace de rencontre : « C’est important pour la survie du quartier de tisser des liens et de créer des ponts entre des personnes de différents milieux. Sinon on risque de rester coincés, chacun de son côté. »
Bruno Tardieu l’écrit dans son livre : « Dans notre société de plus en plus atomisée, rien de nouveau ne se fera au plan politique sans la rencontre effective entre des citoyens qui sont de fait séparés. Chacun est mis devant ce choix de chercher, ou non, cette rencontre. »
Cette soirée a rassemblé une trentaine de personnes, dont plusieurs ne connaissaient pas le Mouvement. Voici quelques échos de Gabrielle et Samuel, deux jeunes professionnels de l’action communautaire, venus chercher de nouvelles idées pour lutter contre la pauvreté.
Une des idées retenue par Gabrielle est celle de toujours chercher à rejoindre celui qui participe le moins. C’est un soucis qu’elle porte, mais qui n’est pas forcément partagé par ses collègues de travail : « Ça ne va pas de soi, il faut que ce soit dans la culture organisationnelle de l’organisme, sinon la tendance est juste à l’efficacité et au rendement, aux chiffres. »
Samuel repart, quant à lui, avec la critique que fait Bruno Tardieu du darwinisme social, cette idée voulant que « un groupe humain s’affaiblit s’il se préoccupe de ses membres les plus faibles; l’élimination de ces derniers est une question de survie pour le plus grand nombre. » Il relie cette critique avec celle d’un autre penseur important, Kropotkine, qui démontra comment l’entraide est un facteur d’évolution autant sinon plus important que la compétition.
Ainsi, en multipliant les espaces de rencontre et de dialogue dans nos quartiers, on peut réfléchir ensemble à une transformation de la société qui n’oublie personne !