Communiqué de presse : Idée fausse#1 « Les pauvres ne veulent pas travailler »

communique-presse«Les pauvres sont paresseux», «Ils ne veulent pas travailler», «Quand on veut, on peut», …les personnes en situation de pauvreté font face quotidiennement à des préjugés qui blessent et qui excluent.
Au-delà des difficultés matérielles, le jugement des autres constitue une violence qui porte atteinte à la dignité d’hommes et de femmes survivant déjà dans des conditions difficiles.

En ce 1er mai, journée internationale des travailleurs/ses, la question se pose : peut-on réellement affirmer que « les pauvres ne veulent pas travailler » ?  Les chiffres de l’institut de la statistique du Québec montrent une réalité toute autre.
Sur 10 personnes en situations de pauvreté,
4 ont un travail qui ne leur permet pas d’avoir des revenus suffisant pour vivre décemment (temps partiel, travail saisonnier, salaire minimum…).
5 autres ne sont pas en situation de travailler, parce qu’elles sont retraitées ou  parce qu’elles ont un handicap ou une maladie.
Au final, seules 8% des personnes en situation de pauvreté touchent des prestations d’aide sociale et n’ont pas de contrainte reconnue à l’emploi.

Au delà de ces chiffres, il serait injuste de faire porter la responsabilité du chômage aux personnes qui n’ont pas d’emploi. Les difficultés qu’elles rencontrent sont nombreuses : conjoncture économique, manque d’expérience ou de qualification, discrimination à l’embauche, difficile conciliation entre travail et vie familiale…
Le monde du travail dans notre modèle obsédé par toujours plus d’efficacité et de productivité écarte de plus en plus de travailleurs/ses, qui n’arrivent pas à suivre les cadences et les réadaptations continues exigées.

Quand on dit  »Les pauvres ne veulent pas travailler », on oublie aussi l’importance du du travail dit « invisible ».
On ne reconnaît pas socialement le travail non salarié que toutes les personnes accomplissent comme bénévoles, proches aidants, personnes au foyer. Cela représenterait selon Statistique Canada au moins 235 Milliards $/an, soit un tiers du PIB. Les personnes pauvres, comme les autres, sont actives et participent à la création de la richesse dans notre pays !

Depuis 40 ans, les membres du mouvement ATD Quart Monde cherchent avec les personnes victimes de ces idées fausses sur la pauvreté à donner l’heure juste sur la réalité de la pauvreté au Québec et à combattre ces préjugés.

En cette journée des travailleurs et travailleuses, les membres de ce mouvement pour l’éradication de la pauvreté,  organisent une action de sensibilisation dans les rues de Montréal. Ils iront à la rencontre des montréalais pour les outiller, à l’aide de fiches-argumentaires, face à l’idée fausse   »Les pauvres ne veulent pas travailler » et les inviter à combattre autour d’eux les préjugés envers les personnes en situation de pauvreté.
Cette journée sera aussi celle du lancement de la campagne d’ATD Quart Monde,  »En finir avec les idées fausses sur la pauvreté »

Pour découvrir la campagne  »En finir avec les idées fausses » : www.atdquartmonde.ca/ideesfausses

Pour en savoir plus, consultez la fiche-argumentaire « les pauvres ne veulent pas travailler »

Renseignements : Leo Berenger, responsable des communications
Tél : 514 279 0468

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